Constantine, la série télévisée - Un semi-échec ?


Constantine, la série télévisée (encore inédite en France à l'heure où cet article est rédigé), a été lancée aux Etats-Unis le 24 octobre 2014 sur la chaîne NBC, et est conjointement produite par Daniel Cerone (connu pour son travail sur des séries comme Mentalist ou encore Dexter) ainsi que David S. Goyer, qui n'est pas étranger à l'univers des comics transposés à l'écran puisqu'il a notamment travaillé sur Man of Steel et The Dark Knight Rises.

La première saison de la série s'est achevée ce vendredi 13 dernier, avec le 13ème épisode. Un hasard ? Pas si sûr, quand on connaît les thèmes inhérents au comics, mais tant qu'on parle de malheur, autant évoquer les difficultés rencontrées par cette première saison.

Bien qu'une deuxième saison soit normalement prévue, la chaîne NBC n'a pas souhaité commander de nouveaux épisodes, un changement de chaîne et un changement de plage horaire sont donc à prévoir (une rumeur voudrait que la série se renommerait par la suite Hellblazer...). La loi des séries étant ce qu'elle est, et le marché étant déjà très riche en séries télévisées (sans compter les nombreuses séries de super-héros ou tirées de comics, déjà existantes ou à venir comme Gotham, Arrow, Agents of S.H.I.E.L.D. ou Daredevil), la série Constantine, bien que prometteuse sur le papier, semblait vouée à l'échec dès le départ.


La première faiblesse la plus évidente de la série est d'ordre purement factuel : elle arrive bien trop tard. La série arrive au moment où d'autres séries de thriller/fantastique sont déjà bien installées, telles que Supernatural ou Grimm, les comparaisons avec ces séries sont donc inévitables. Sa case de diffusion, le nombre conséquent de séries télévisées et l'épée de Damoclès qui plane sur chaque nouvelle série ne parvenant pas à générer suffisamment de recettes (au risque de se voir annulée au bout de la première ou deuxième saison), sont autant de facteurs qui contribuent également à noyer la série, à la banaliser, à la fragiliser et, sans mauvais jeu de mots, à la condamner, le tout au détriment donc de sa visibilité et de sa pérennité.

On aurait d'ailleurs pu penser qu'une série aurait pu voir le jour à la suite du film Constantine de 2005, étant donné la richesse du matériel source (et donc des éléments de scenario déjà à portée de main), mais le manque de succès (critique et populaire, sans parler des fans de Hellblazer) du film, vite tombé dans l'oubli, a probablement entériné le projet, s'il en était déjà question à l'époque.

Bien que la série comporte quelques atouts, les critiques américaines au sujet de la série ne sont pas nécessairement dithyrambiques : la qualité inégale des épisodes, tant au niveau du script que de certains effets spéciaux (crédibles et réussis dans certains épisodes, plus faibles dans d'autres comme l'épisode pilote, ayant forcément eu un budget moindre pour le lancement), est souvent ce qui est montré du doigt, ce sont notamment les épisodes dits filler ou familièrement "bouche-trous" qui introduisent la mythologie des personnages, les personnalités, le background (ou passé des personnages), etc. Bien que ces épisodes soient effectivement plus faibles que d'autres s'ils sont mal écrits, ils sont la plupart du temps, et en toute logique, nécessaires, surtout durant la première saison, afin de permettre aux téléspectateurs le processus d'identification.

Toutefois, le tableau n'est pas si sombre que cela.


En prenant pour point de repère l'adaptation cinématographique de 2005, qui offrait un blockbuster acceptable mais pas non plus inoubliable, la série Constantine a le mérite de proposer une adaptation bien plus proche du comics que ne l'a été le film, qui ne partageait pas grand chose avec l'univers de base si ce n'est le nom du personnage et la cigarette.

La série inclut effectivement des éléments qui font office de clins d'œil aux fans du comics et de l'univers DC/Vertigo (l'apparition d'objets tel que le casque de Dr. Fate, un T-shirt laissé négligemment sur lequel on peut lire Mucous Membrane, le repaire labyrynthique de John qui n'est pas sans rappeler House of Mystery...), mais surtout, un soin a été apporté au casting et à la représentation du personnage de John (il est immédiatement reconnaissable grâce à son trench-coat, ses cheveux blonds et son attitude de badass, là où Keanu Reeves, le brun ténébreux, n'avait rien à voir avec Constantine sur le plan physique), la performance de Matt Ryan dans le rôle phare est particulièrement convaincante et saluée par les critiques, il parvient au fil des épisodes à s'approprier le personnage et à l'incarner avec justesse, avec l'humour noir et l'attitude qui caractérisent le héros de papier.

Les performances de Charles Halford (dans le rôle de Chas), Angélica Celaya (dans le rôle de Zed) ainsi que des acteurs pour les rôles secondaires sont suffisamment notables pour permettre de porter la série vers le haut, qui a également le mérite d'installer une ambiance sombre et malsaine (le tout distillé d'humour) collant parfaitement à John et son quotidien occulte.

La série semble avoir trouvé ses repères, et si pour l'heure une deuxième saison est en préparation, elle risque de souffrir sur le long terme des facteurs cités plus haut, mais c'est sans compter sur la mobilisation des fans ainsi que des acteurs de la série dont Matt Ryan lui-même !


Tous ces ingrédients seront-ils suffisants à faire durer la série ?

#SAVECONSTANTINE

Sources :

Le Wiki de la série télévisée.
Episodes & critiques sur Comicvine.